Description du livre
Depuis Saussure, nous savons tous que la langue est la plus importante de toutes les institutions d’une société, celle sans laquelle, précisément, il n’y aurait pas de société. Elle est pourtant trop peu étudiée par l’historien : si ses sources sont sacrées, que fait-il de la langue dans laquelle elles lui sont parvenues ? Sans doute lui prête-t-il la plus grande attention, s’il doit éditer un texte ou si celui-ci lui oppose, par sa difficulté ou par les problèmes d’authenticité qu’il soulève, une résistance : l’historien ne répugne pas à se faire philologue, dans la mesure de ses moyens, puisqu’il s’agit là d’une des composantes requises de l’érudition académique ; de même, sa culture lui permet souvent de juger du style ou des qualités « littéraires » d’un texte. Mais il va plus rarement au-delà, alors que des approches pluridisciplinaires ouvrant la voie à des analyses linguistique, sociolinguistique ou logo- métrique lui apporteraient des informations historiques du plus haut intérêt. De Méroé au Burundi, des discours des présidents de la République française aux chartes royales éthiopiennes, des démonstratifs en moyen fianç